Tu es un ado, et tu regardes du porno ?
Tu étais peut-être en train de chercher des informations sur la sexualité. A te renseigner. A répondre aux questions que tu as en toi et que tu n’oses pas poser à un adulte.
Tu voulais peut-être comprendre ton corps et ses transformations.
Tu cherchais peut-être un moyen de te rassurer sur tes capacités, tes attributs physiques.
Et c’est en cherchant cette info, que tu es tombé sur du porno.
Tu étais peut-être très jeune lorsque tu es tombé sur ce genre de contenu. Tu as peut-être été exposé malgré toi. Sur les réseaux sociaux. Sur Tik Tok. Chez les copains. Dans la cour du collège. Tu n’avais pas l’intention de tomber sur ça. Et ça a laissé des traces sur toi.
Tu cherchais peut-être exprès. Tu avais entendu parler du porno et tu souhaitais le découvrir. Ou à avoir l’air cool auprès de tes copains.
Tu crois peut-être que la pornographie est bonne pour toi, car elle te procure des moments agréables et plaisants.
Depuis les contenus que tu regardes te font vivre un plaisir et une excitation très très intense. Comment s’en passer ?
Tu étais peut-être très jeune lorsque tu es tombé sur ce genre de contenu. Tu as peut-être été exposé malgré toi. Sur les réseaux sociaux. Sur Tik Tok. Chez les copains. Dans la cour du collège. Tu n’avais pas l’intention de tomber sur ça. Et ça a laissé des traces sur toi.
Tu étais peut-être en train de chercher des informations sur la sexualité. A te renseigner. A répondre aux questions que tu as en toi et que tu n’oses pas poser à un adulte.
Tu voulais peut-être comprendre ton corps et ses transformations.
Tu cherchais peut-être un moyen de te rassurer sur tes capacités, tes attributs physiques.
Et c’est en cherchant cette info, que tu es tombé sur du porno.
Tu cherchais peut-être exprès. Tu avais entendu parler du porno et tu souhaitais le découvrir. Ou à avoir l’air cool auprès de tes copains.
Tu crois peut-être que la pornographie est bonne pour toi, car elle te procure des moments agréables et plaisants.
Depuis les contenus que tu regardes te font vivre un plaisir et une excitation très très intense. Comment s’en passer ?
Dès le premier contact avec ces images, il s’est passé en toi quelque chose de très fort : tu as peut-être ressenti du dégoût, de la peur, de la honte… mais peut-être aussi en même temps de l’excitation, de la curiosité, de la fascination…
C’est dans cette étonnante contradiction que commence la spirale de l’addiction.
Et cette addiction te demande toujours plus. Plus de contenu. Plus d’excitation. Plus de temps à regarder. Plus souvent. Plus longtemps. Parfois même plus violent.
Je suis parent
Je suis un•e adolescent•e
Je suis un·e professionnel·le
Questions d’ados
Est-ce que je peux réussir à être aussi excité en regardant toujours les mêmes contenus ?
FAUX
Dans la bouche des experts : “L’usage problématique de pornographie fait partie de la liste des troubles associés au syndrome de déficience de la récompense. Ce syndrome est caractérisé par une hypoactivation des circuits de la récompense conduisant à une diminution de plaisir associé à la consommation” (Hernández-Mora 2023, Thèse de doctorat)
→ Cela veut dire que tu as besoin d’augmenter ton usage du porno pour compenser la carence de plaisir qui s’installe au fil du temps, et pour réussir à stimuler le système de la récompense (cf. phénomène de tolérance dans l’addiction) pour l’atteindre.
Sais tu ce qu’est le système de récompense ?
Le système de récompense sert à te motiver à faire des choses importantes pour ta survie et ton bien-être, comme manger, apprendre, faire du sport, ou socialiser. Il te donne une sensation de plaisir pour que tu aies envie de recommencer. C’est un guide naturel pour t’aider à choisir ce qui te fait du bien… en théorie !
Il te fait aussi ressentir du plaisir quand tu regardes du porno, en libérant de la dopamine, “le neurotransmetteur du plaisir”. Ton cerveau en redemande, car il aime cette sensation. À force, tu peux devenir accro, même si ça te fait du mal.
Pour aller plus loin: “Pourquoi suis-je dépendant à la PNG” We Are Lovers : https://wearelovers.fr/nos-videos/
Cette perte de contrôle a de nombreuses conséquences.
Je te propose de te poser cette question avec nous : Quand tu consommes, de plus en plus souvent / fort / violent / longtemps …. tu es peut être soulagé sur le moment, mais comment te sens-tu après ?
C’est un cercle vicieux qui est très bien illustré par ce court métrage d’animation : https://www.youtube.com/watch?v=HUngLgGRJpo
Regarder du porno de temps en temps n’a jamais fait de mal à personne”
FAUX
Certes, on peut consommer de la pornographie sans ressentir directement des effects négatifs. Mais, il n’y a pas de pornographie sans conséquences.
- Conséquences pour les femmes actrices de l’industrie, souvent en lien avec le marché humain de la traite de personnes. Beaucoup d’actrices dans l’industrie porno ne sont pas là par choix libre : certaines sont victimes de traite, contraintes par la pauvreté ou manipulées. Elles subissent souvent des pressions pour tourner des scènes violentes ou humiliantes, sans réel respect de leur consentement. Derrière les vidéos qu’on voit en ligne, il y a souvent de la souffrance, de l’exploitation et des abus invisibles.
- Conséquences pour les hommes dans leur sexualité, qui peuvent petit à petit formater leur cerveau aux standards pornographiques et avoir ensuite du mal à s’exciter dans la sexualité réelle.
- Conséquences pour les filles, qui petit à petit au cours de l’usage peuvent normaliser des pratiques sexuelles qui ne sont pas en accord avec ce qu’elles désirent vraiment. Elles risquent donc de vivre des rencontres sexuelles particulièrement désagréables ou violentes.
- Conséquences sur la santé mentale, qui peut se dégrader avec le temps : sentiments dépressifs, anxiété, isolement, dégoût de soi, addiction…
Pour aller plus loin : Tibo InShape “Mon Addiction aux films pornos” : https://www.youtube.com/watch?v=tnqp3ee2QLY
Le porno m’aidera à avoir une sexualité épanouie.
FAUX
Dans la bouche des experts : “Les doses de dopamine libérées en situation pornographique sont si intenses que le cerveau peut ne plus réagir en situation sexuelle normale. En effet, le super-stimuli pornographique est loin de ressembler à la réalité des sons, organes génitaux et temporalités des rencontres sexuelles réelles.” (Maria Hernandez-Mora dans « Audition au Sénat pour le rapport Porno l’enfer du décors »)
« La consommation régulière de pornographie entraîne une libération massive de dopamine, le neurotransmetteur associé au plaisir et à la récompense. Cependant, cette surcharge peut désensibiliser le système de récompense du cerveau, réduisant ainsi la capacité à ressentir du plaisir dans des situations normales ou dans des rencontres sexuelles réelles. En conséquence, l’individu peut éprouver une baisse de désir ou une difficulté à atteindre l’orgasme dans la vie quotidienne, car le cerveau s’est habitué à des stimuli artificiels et intenses. »
“Your Brain on Porn” de Dr. Gary Wilson
Donc, face à une vraie personne…plus d’érection ! Beaucoup d’études parler d’un nouveau phénomène, le PIED (Pornographie Induced Erectile Disfuntion). En gros, plus tu regardes de la pornographie, plus tu risques de de ne pas avoir d’érection dans une rencontre sexuelle réelle !
Les études montrent aussi que pour beaucoup de personnes, plus tu regardes de la pornographie, moins tu peux avoir de satisfaction sexuelle et une sexualité épanouie.
Les américains affirment :Porn Kills Sex ! Le porno tue le sexe. Et oui ! La pornographie peut impacter la sexualité de plusieurs façons, surtout quand elle est regardée souvent ou dès le plus jeune âge :
- Attentes irréalistes : elle montre des corps parfaits, des performances exagérées et des scénarios qui n’ont rien à voir avec la vraie vie. Cela peut te faire croire que le sexe doit toujours être intense, sans émotions ou toujours disponible.
- Moins de désir dans la vraie vie : à force de stimuler ton cerveau avec des vidéos, ton excitation peut diminuer dans les vraies relations. Ton cerveau s’habitue au plaisir « virtuel », plus rapide et plus intense, et s’ennuie dans le réel.
- Pression et anxiété : tu peux te comparer à ce que tu vois, penser que tu dois « faire comme dans les films », avoir peur de ne pas être à la hauteur, ou croire qu’il faut plaire tout de suite.
- Moins de connexion émotionnelle : le porno ne parle pas d’intimité, de confiance, de respect ou de communication, qui sont pourtant essentiels dans une relation. Il peut te faire croire que le sexe, c’est juste un acte physique, sans lien.
En bref, la pornographie peut te couper de la réalité, créer des frustrations et rendre plus difficile une sexualité saine, partagée et respectueuse.
Plus je regarde du porno, plus je peux devenir addict ?
VRAI
Dans la bouche des experts : “La dopamine, molécule du plaisir, est centrale dans la conduite sexuelle humaine, et aussi dans l’usage de pornographie ainsi que dans la régulation du système de récompense, ce qui facilité la mise en place de mécanismes addictifs en lien avec l’usage de la pornographie” (Hernández-Mora 2023, Thèse de doctorat)
On peut devenir addict au porno parce que cela active fortement le système de récompense du cerveau, qui libère de la dopamine, l’hormone du plaisir. Plus tu en regardes, plus ton cerveau s’habitue et en redemande pour ressentir la même dose de plaisir. Petit à petit, tu peux perdre le contrôle et avoir du mal à t’en passer, même si ça te gêne ou t’isole.
Aussi la masturbation est une sorte de “calmant” naturel. Si tu t’habitues à te masturber régulièrement avec de la pornographie ton corps et ton cerveau apprennent à se détendre comme ça. Au fil du temps, tu peux t’habituer, sans même te rendre compte, à calmer toutes tes émotions de cette manière là. Cela est un symptôme clé de l’addiction.
Tu peux en savoir plus sur ces symptômes en consultant : Fiche Symptômes de l’addiction
Les études montrent que le cerveau humain réagit de la même manière à la pornographie qu’aux drogues, la pornographie activant les mêmes circuits et structures cérébrales que le crack ou la cocaïne par exemple.
Je sais faire la différence entre le porno et la réalité.
FAUX
Peut-être que ton intelligence fait la différence. Mais ton corps, et la partie du cerveau qui s’occupe du plaisir, eux, réagissent comme s’ils étaient face à une situation sexuelle réelle. Ils ne savent pas faire la différence !
Cela a été démontré que l’apprentissage qui passe par l’expérience corporelle est particulièrement efficace. Lorsque l’on prête attention à quelque chose et que le corps est activé en même temps, cela permet de mieux fixer les connaissances dans le cerveau pour les conserver dans la mémoire. Lors de l’usage de pornographie, ton attention et ta concentration sont totalement absorbées et ton corps est fortement activé, il ressent du plaisir. Tu peux donc entrer dans une sorte de vision tunnel, où ce qui t’entoure n’est plus perçu. Le contenu pornographique est donc ingurgité par ton cerveau sans filtre ni recul, se fixant fortement dans ta mémoire explicite (mentale, consciente) et implicite (corporelle, émotionnelle, inconsciente). Ce qui se passe c’est de l’apprentissage pornographique.
Et puis, lors de la conso de porno, les neurones miroir sont activés !
Les neurones miroirs sont des cellules du devant de ton cerveau (cortex préfrontal) te permettent de comprendre et ressentir ce que vivent les autres, en « rejouant » dans ton cerveau leurs actions ou émotions. Par exemple, quand tu vois quelqu’un pleurer ou sourire, ces neurones t’aident à te mettre à sa place. Ils jouent un rôle essentiel dans l’apprentissage, l’empathie et les relations sociales.
En regardant du porno, ton cerveau “imite » mentalement ce qu’il voit, comme si c’était réel. Il s’excite comme s’il était dans une situation réelle. Cela renforce l’excitation, crée des habitudes mentales et peut fausser ta vision du sexe et des relations.
Dans la bouche des experts :
- Les études en neurosciences (Neurosicence of Internet Prnography Addiction : A review and update, par Todd Love, Christian Laier, Linda Hatch et Raju Hajela) soulignent une activation des neurones miroirs et des circuits d’apprentissage lors de visionnage de PNG. Il y aurait donc une tendance à imiter et reproduire le comportement pornographique.
- Les recherches de Carnes, notamment dans le domaine de la dépendance et des comportements compulsifs, mettent en évidence que l’exposition répétée à certains stimuli, comme la pornographie, peut renforcer des circuits neuronaux liés à l’habitude et à la compulsion. Carnes souligne que ces comportements peuvent devenir automatisés, en partie à cause de la plasticité du cerveau, ce qui pourrait expliquer la tendance à imiter ou reproduire certains comportements observés, comme le suggèrent les études en neurosciences que vous mentionnez.
- Quant à Birchard, il a montré que l’exposition à des contenus répétitifs ou fortement stimulants peut renforcer des circuits neuronaux liés à l’apprentissage et à l’imitation, ce qui rejoint l’idée que le visionnage de pornographie peut entraîner une reproduction de comportements observés, notamment via l’activation des neurones miroirs.
Je peux utiliser la pornographie pour apprendre et m’informer.
FAUX
Ce n’est pas le bon lieu ! → Le porno n’est pas une école du sexe. Il ne t’apprend ni le respect, ni l’émotion, ni la vraie intimité. Pour bien vivre ta sexualité, mieux vaut la découvrir avec confiance, écoute, et en prenant ton temps. Voici les différences entre la sexualité de le porno et la sexualité saineLA SEXUALITÉ DE LA PORNOGRAPHIE | LA SEXUALITÉ SAINE |
---|---|
Le sexe c’est utiliser l’autre | Le sexe c’est prendre soin de l’autre |
Le sexe c’est renoncer à soi-même | Le sexe c’est partager |
Le sexe c’est agir pour le plaisir des autres | Le sexe est pour un plaisir partagé et personnel |
Le sexe est compulsif, égodystonique | Le sexe est naturel, égosyntonique |
Le sexe est fait pour le public | Le sexe est intime |
Le sexe implique regarder d’autres | Le sexe est une connexion unique et authentique |
Le sexe est séparé de l’affect | Le sexe est une expression de l’affect |
Si le sexe fait mal, c’est comme ça | Quand le sexe fait mal, tu peux arrêter |
Le sexe et la violence vont ensemble | Le sexe est non-violent |
Le sexe est émotionnellement froid, distant | Le sexe est émotionnellement proche |
Le sexe peut se faire partout et n’importe où | Le sexe requiert certaines bonnes conditions |
Le sexe est dangereux, sans sécurité | Le sexe doit se faire en sécurité |
Le sexe est dégradant | Le sexe est toujours respectueux |
Le sexe est irresponsable | Le sexe est responsable |
Le sexe n’a pas d’éthique | Le sexe inclue les valeurs et l’éthique |
Le sexe n’a pas besoin de communication | Le sexe requiert une communication saine |
Le sexe implique le fait de subir | Le sexe est épanouissant |
Le sexe déçoit, trahit | Le sexe implique honnêteté |
Le sexe se centre sur du visuel | Le sexe requiert tous nos sens |
Le sexe n’a pas de limites éthiques | Le sexe a des limites éthiques |
Le sexe requiert une double vie | Le sexe montre qui tu es vraiment |
Le sexe met à mal tes valeurs | Le sexe reflète tes valeurs |
Le sexe est associé à la honte | Le sexe est associé à la joie |
- Il fausse tes attentes : “sexe de cinéma”, corps parfaits, performances longues et bruyantes, sans émotions.
- Il change ton désir : ton cerveau s’habitue à ce type de stimulation, et tu peux avoir du mal à t’en passer pour être excité.
- Il te stresse : tu peux imaginer qu’il faut performer comme dans les vidéos, être endurant, savoir quoi faire, proposer des pratiques osées.
- Ca coupe des vraies relations : tu sais, celles où il y a de l’amour, du toucher, de la tendresse, du consentement, de la complicité, de l’écoute … etc etc
On peut consommer du porno éthique car il y a moins de risque.
FAUX
On entend parfois dire que la pornographie dite “éthique”, c’est mieux : les actrices et acteurs sont bien traités, tout est fait avec consentement, les conditions sont plus saines. C’est vrai qu’en comparaison avec le porno violent ou forcé, c’est moins pire. Mais ça ne veut pas dire que c’est bon pour toi pour autant.
Pourquoi ?
- Ton cerveau ne fait pas la différence : même si les contrats de l’industrie sont plus respectueux avec les personnes impliquées…sur toi, l’effet reste le même. Ça reste une vidéo excitante qui stimule ton système de récompense. À force d’en regarder, tu développes une accoutumance. Tu ressens moins de plaisir pour les vidéos “simples”, tu cherches plus souvent, plus longtemps, ou des contenus plus forts. Tu deviens dépendant sans t’en rendre compte.
- Ça crée des attentes irréalistes : même les vidéos “éthiques” sont jouées, scénarisées, coupées, montées. Tu risques de croire que le sexe dans la vraie vie doit ressembler à ça : les corps, les réactions, les performances… alors que ce n’est pas du tout pareil. Du coup, tu peux te sentir nul, insatisfait, ou mettre la pression à l’autre.
- Ça remplace la vraie connexion : au lieu d’explorer la sexualité avec respect, patience et émotions dans une vraie relation, le porno (même “éthique”) t’offre un plaisir immédiat, sans effort, sans contact humain. Et plus tu y reviens, plus il devient difficile de te satisfaire autrement.
En résumé : même si la pornographie dite “éthique” est mieux traitée en apparence, elle agit sur ton cerveau exactement comme les autres. Elle peut t’habituer à un plaisir rapide, isolé, irréaliste, et te couper petit à petit d’une sexualité vraie, partagée et respectueuse.
Comment en parler aux parents ?
Suis-je accro au porno ?
Suis-je accro au porno ?
Je suis
parent d’ado
Une exposition de plus en plus précoce
L’exposition à des contenus pornographiques s’opère de plus en plus tôt :
L’exposition à des contenus pornographiques s’opère de plus en plus tôt :
« Quelques chiffres :
« Chaque mois, 2,3 millions de mineurs fréquentent des sites pornographiques Dès 12 ans, plus de la moitié des garçons se rendent en moyenne chaque mois sur ces sites (51% des garçons et 31% des filles de 12-13 ans) 12% de l’audience des sites adultes est réalisée par les mineurs. » Rapport de l’ARCOM en Mai 2023
« Le nombre de mineurs visitant des sites adultes chaque mois a augmenté de +36% en 5 ans. » Rapport de l’ARCOM en Mai 2023
« Plus de 82% des mineurs ont été exposés à des contenus pornographiques ». Sondage Opinionway pour 20 minutes (avril 2018) »
L’impact de cette exposition
Même si cette première exposition ne résulte pas toujours d’une consultation volontaire (publicités, spams, liens vers des forums, recherches d’informations sur internet, etc.), elle a immédiatement des conséquences pour nos enfants.
Selon Béatrice Copper-Royer – psychologue spécialiste de l’enfant et de l’adolescent et co-fondatrice de l’association e-Enfance- « c’est une effraction dans leur imaginaire et ça les sidère ».
Maria Hernandez-Mora, Psychologue clinicienne et Docteur en psychologie nous explicite ce propos
“ La moyenne d’âge de premier contact est de 9 ans (Ballester et al., 2019). Les études montrent que 40% à 70% des adolescents sont tombés sur de la pornographie de manière accidentelle ou involontaire (Peter & Valkenburg, 2016).
Une autre étude montre que 90% des garçons et filles avant de 11 ans sont tombés sur du contenu pornographique (Ballester et al., 2019). Ces contenus correspondent à des véritables images traumatiques pour des cerveaux encore vierges, immatures dans leur développement neuronal, incapables d’analyser et prendre du recul face aux images observées. La sexualité qui était auparavant source de saine curiosité infantile, devient alors pour eux, suite à ce premier contact pornographique, objet de dégout et de fascination en même temps. Choqué et plein de questionnements, l’enfant est amené à revenir regarder ce contenu afin de pouvoir l’intégrer et le comprendre.
Avant même que le jeune fasse l’expérience de son corps, de ses pulsions, et d’une sexualité réelle en contact avec un vrai « autre », il fait l’expérience d’une sexualité qui correspond plutôt à du « sexe dur », violent, où la femme est un objet de consommation, à prendre et à jeter, et où les dimensions constitutives d’une sexualité saine telles que l’intimité, la confiance, l’affectivité, le respect et le consentement sont absolument absentes.
Ce contact précoce que je nomme « viol psychique » car envahie de manière inattendue mais brutale la pensée et l’imaginaire du petit, est un des plus puissants facteurs de risque pour le développement d’une addiction à partir de l’adolescence, lorsque l’accès à Internet est sans limites, le smartphone dans la poche, et que d’autres variables personnelles, psychologiques et contextuelles influencent les difficultés de régulation émotionnelle et pulsionnelle du jeune. En effet, à l’arrivée de la puberté avec le réveil des pulsions sexuelles, les jeunes ont, pour beaucoup d’entre eux, déjà eu accès à ces contenus, et vont avoir tendance à y replonger afin de se réguler et répondre dans le secret aux désirs sexuels pas encore contrôlés et souvent envahissants. Lors de cette étape charnière dans le développement psychosexuel, l’adulte en devenir se construit nourri par les schémas et la logique pornographique.”
Voici quelques signaux auxquels vous pouvez être attentif
- Dépendance de la technologie et utilisation en cachette ou isolé dans sa chambre des écrans
- Fatigue, altération du sommeil
- Anxiété, irritabilité, altérations de l’humeur “inexplicables”
- Isolement, crises de colère, repli sur soi
- Dépenses inexplicables
- Décrochage scolaire, problèmes d’attention
- Mensonges
- Honte, culpabilité
- Langage sexualisé
- Historique de recherche de contenus de plus en plus forts ou extrêmes
- Incapacité d’arrêter le visionnage
- Virus réguliers sur les appareils connectés, publicités sexualisées, historiques régulièrement effacés
« Je veux communiquer au sujet de la pornographie avec mon enfant »
Le silence ne protège pas, il isole.
Parler tôt, c’est protéger.
Votre lien de confiance est déjà un premiers pas de franchi vers la sortie de cette addiction, et de la honte et solitude qu’elle entraine irrémédiablement
Ressources
Donner du sens à la vie relationnelle, affective et sexuelle
Informer et susciter la réflexion
Proposer du contenu alternatif si votre enfant / adolescent est en recherche d’informations et que vous n’êtes pas à l’aise pour en parler avec lui.
Support pour les enfants
Livres
- Pour les 3-6 ans : André Bescond et Mathieu Tucker « Et si on se parler, le petit livre pour aider les enfants à parler de tout, sans tabou ! » Harper Collins
- “L’encyclo de la vie sexuelle” (qui existe en 4 tomes : adapté à certaines tranches d’âge)
- A partir de 6 ans : « Max et Lili veulent tout savoir sur les bébés »
- Entre 5 et 8 ans « Questions d’amour » Nathan
Vidéos ressources pour primaire
- Pourquoi le porno c’est pas pour nous ? – Vinz et Lou se prennent pour des influenceurs
- Vinz et Lou – Les ressources Internet
- Vinz et Lou sur Internet – Tout n’est pas pour toi
- Enfants exposés à du contenu choquant, une vidéo pour en parler : pour les 8-11 ans vidéo Action Innocence Suisse
- A partir de 8 ans https://www.lumni.fr/programme/sexotrucs
- A partir de 10 ans https://www.hachette.fr/livre/encyclopedie-la-vie-sexuelle-10-13-ans-9782013977746
Outil C-MOI
Un support idéal qui permet l’animation d’ateliers auprès d’enfants et d’adolescents et les échanges en famille.
Brochure pédagogique associée à l’outil ( séances sur l’estime de soi, l’intelligence émotionnelle, le consentement, corps et sexualité, … )
Un outil support d’expression qui facilite la compréhension de l’impact de la pornographie sur le corps, le coeur, le cerveau, la conscience, l’intimité.
Support pour les adolescents
Vidéos
- A partir de 14 ans
Pourquoi suis-je dépendant à la pornographie ? vidéo We are Lovers
- Vidéo du You Tubeur Tibo In Shape : Mon addiction aux films p*rno.. – YouTube
- L’usage problématique de pornographie vidéo We Are Lovers
Sites ressources
- LIFT espace ados : Créer des Liens : Vie Émotionnelle et Compétences Sociales : parcours ados sur la pornographie
- https://www.avras.fr/
- Vinz et Lou – Abordez les enjeux de société avec les 7-12 ans
Livres
- BD “Pop -Porn, le porno c’est pas la vraie vie” d’Elvire Duvelle-Charles- Caroline Nasica éditions MÂtin!
- « Le consentement » : Livre qui fait réfléchir les adolescents sur le consentement à partir de situations du quotidien comme le choix d’une part de pizza..
- « Sexpérience » d’Isabelle Filliozat : Un livre complet et bien illustré qui répond aux questions et aux préoccupations des adolescents sur la sexualité.
- « Tu n’est pas obligée » : Rapport au corps et aux normes de beauté, rapport à l’autre et aux sexualités, codes de la pornographie… Les injonctions portant sur le corps et la sexualité des filles sont nombreuses. Pour s’en libérer, il faut les reconnaître et en prendre conscience. Ce sera chose faite grâce à cet essai d’Ovidie illustré par Diglee, qui est un véritable guide d’empowerment destiné aux adolescentes.
Support pour les parents
- Protection des enfants face au porno en ligne | OPEN Asso | Observatoire de la Parentalité et de l’Éducation Numérique
- https://jeprotegemonenfant.gouv.fr/pornographie/vos-ressources/a-voir-20/
- L’usage problématique de pornographie par We Are Lovers
- Lift | Vers une vie d’adulte épanouie et responsable : plateforme de vidéos parcours sur les thèmes de la santé, la sexualité, les écrans, la santé mentale, le développement personnel, etc…
- Fiche thématique – Pornographie
Quelques ressources pour aller plus loin :
- Webinaire pour parents et éducateurs par We are Lovers
- Covenant Eyes – Bien qu’il s’agisse d’une organisation, ils ont un blog très riche avec des témoignages et des conseils pour lutter contre la dépendance à la pornographie.
- NoFap – Une communauté en ligne avec un blog actif, qui encourage la abstinence de la pornographie et partage des histoires inspirantes.
- Fight the New Drug – Organisation qui sensibilise sur les effets néfastes de la pornographie, avec un blog rempli d’articles éducatifs.
- Gary Wilson – Auteur du livre « Your Brain on Porn », il partage beaucoup de ressources et de réflexions sur l’impact de la pornographie sur le cerveau.
- Matt Fradd – Conférencier et auteur, il écrit et parle beaucoup sur la lutte contre la pornographie, notamment à travers son podcast « Pints with Aquinas ».
- AVRAS www.avras.fr – CONFERENCE EN PRESENTIEL ou en VISIO pour sensibiliser les parents et les professionnels animée par Amélie LAURENT et Maÿlis CONIL LACOSTE : “ Sexe, porno et écrans : des clés pour dialoguer avec son enfant “ – Infos : avras.contact@gmail.com
- AVRAS www.avras.fr – ATELIER PARENTS pour former les parents : partage d’expériences, analyse de cas concrets, outils directement applicables, ressources pour approfondir la thématique – Infos : avras.contact@gmail.com
Projet à venir : Groupe de soutien pour les parents
En projet :
Groupe de soutien pour les parents
Un groupe de soutien à la parentalité en cas d’exposition et/ou d’addiction d’un de nos enfants à des contenus pornographiques est en cours de création.
Pour tout renseignement, vous pouvez nous contacter.
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